L’herboriste de nammu

L’herboriste de nammu

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Julia Obin, Rocassière de 37 ans, avait « une idée fulminante » en tête depuis quelque temps : créer un jardin de […]

Toutes des plantes alimentaires. Je plante, récolte, sèche, émonde et fais tout à la main. Il faut moudre certaines herbes qui entrent dans la composition d'un sel épicé que je vais bientôt commercialiser

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Julia Obin, Rocassière de 37 ans, avait « une idée fulminante » en tête depuis quelque temps : créer un jardin de simples (plantes médicinales). Munie d’un BTS viticulture-oenologie, elle suit une formation auprès du CFPPA de Nyons. L’idée a germé en décembre 2015 ; trois mois plus tard, elle achetait les graines, les mettait chez elle en semis, les repiquait. Pendant ce temps, elle cherchait un terrain. Jean André lui a proposé une parcelle qui jouxte Croc’Jardin ; elle l’a visitée et aussitôt adoptée. « Tout est à portée de main : l’eau, le compost, l’entraide, dit Julia. Le terrain de 2 000 m² était en friche. Je ne croyais pas que tout tiendrait« . Pourtant, ce fut bel et bien le cas. Après avoir reçu un coup de main de la bergère Chrislaine Alazard (dont les moutons viennent tondre quand il le faut) et de Louis Coustabaud, Julia a pu planter toutes ses herbes. « Tout a poussé. Il n’y a eu que quelques pertes dues au gel, mais minimes« .

L’Herboristerie de Nammu était née. « Nammu était la déesse de l’océan chez les Sumériens et la mère des dieux Enki et Enlil« . La référence à la première grande civilisation agricole de l’histoire marque la pérennité de la démarche entreprise ainsi que la nécessité des simples dans l’alimentation humaine : sauge, bourrache, menthe verte, thym, romarin, mélisse, verveine, échinacée pourpre, camomille, marjolaine, guimauve, lavande vraie, ortie, valériane, achillée, onagre, sarriette… « Toutes des plantes alimentaires. Je plante, récolte, sèche, émonde et fais tout à la main. Il faut moudre certaines herbes qui entrent dans la composition d’un sel épicé que je vais bientôt commercialiser« .

Julia Obin vend ses produits depuis janvier. Sa gamme de six tisanes propose des noms qui font rêver : Plume, Camminade, Songe, Zèle, Femme, Frissons. « À 95 %, ce sont les herbes qui poussent ici, dans la plaine de la Durance, grâce à l’irrigation gravitaire. Le reste provient d’une cueillette sauvage que je fais dans des endroits spécifiques validés bio, avec l’autorisation de leurs propriétaires. Je vais d’ailleurs commencer à chercher des cueilleurs ; il y a trop de travail ici, maintenant« .

L’herboristerie de Julia Obin fait partie d’un réseau de production labellisée bio qui s’est mis en place et continue de s’affirmer dans la plaine fluviale, créant une synergie visant à une alimentation saine et respectueuse. Ses producteurs sont par exemple La Confiserie d’Antan (pour la lavande vraie) ou Lokki Kombucha à Cavaillon (pour la menthe poivrée).

 

Il est aussi possible de visiter l’exploitation. Les ateliers de semis et de repiquage qu’elle a tenus tout au long de l’année reprendront quand elle aura de nouveau le temps de les animer.

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